Avec ses vêtements ondoyants...
Les fleurs du mal (1861)
Charles BAUDELAIRE (1821-1867)

    Avec ses vêtements ondoyants et nacrés, 
    Même quand elle marche on croirait qu'elle danse, 
    Comme ces longs serpents que les jongleurs sacrés 
    Au bout de leurs bâtons agitent en cadence. 
    
    Comme le sable morne et l'azur des déserts, 
    Insensibles tous deux à l'humaine souffrance, 
    Comme les longs réseaux de la houle des mers, 
    Elle se développe avec indifférence. 
    
    Ses yeux polis sont faits de minéraux charmants, 
    Et dans cette nature étrange et symbolique 
    Où l'ange inviolé se mêle au sphinx antique, 
    
    Où tout n'est qu'or, acier, lumière et diamants, 
    Resplendit à jamais, comme un astre inutile, 
    La froide majesté de la femme stérile.



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Avec ses vêtements ondoyants... est un extrait du livre "Les fleurs du mal (1861)" - CLE

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