Adieu
Lazare de BAÏF (1496-1547)

Faire ne puis sans deuil et déplaisir 
Ce qu'il convient et force est que je fasse. 
Devoir requiert ce qu'empêche désir ; 
Amour retient ce que raison pourchasse. 
Un bien me rit et l'autre me menace ; 
Dont entre deux convient que je soupire. 
Las ! je veux trop ; mais crainte me retire, 
Qui ne permet que mon mal je découvre. 
En ce tourment adieu je viens vous dire, 
La larme à l'oeil, sans que ma bouche s'ouvre.