Parce que l’homme est homme...
Stéphane d'ARC (1966)

Parce que l'homme est homme, il n'y a en fait de certitudes que des croyances. Toutes les sciences sont en définitives humaines, car il n'y a pas d'extérieur à l'homme. Le monde est un monde humain. Dans cet horizon, la connaissance du monde n'est jamais qu'une connaissance de l'homme.

Si tel est le cas, c'est que l'homme n'advient au monde comme sujet qu'en se constituant à travers des images. Il n'est et naît, que comme miroir d'images du monde, tout comme le monde ne peut être pour lui que la production de ses propres images.

L'image ne devient objet que par fixation. C'est quand les images deviennent figées, ordonnées et partagées entre les hommes dans le champ de la réalité qu'elles prennent valeur d'objets. Ainsi, toute chose peut être objet, donc objet de connaissance, à commencer par chaque homme, qui est un objet pour lui-même et pour les autres, donc une chose à pouvoir connaître.

En forgeant l'homme, l'imaginaire forge aussi l'espace de la réalité, de la sorte, toute adhésion automatique au monde et à son système d'objets, donc de connaissances (qu'il soit religieux, amoureux ou scientifique), n'est jamais qu'un acte de foi, une croyance solidement enracinée dont le postulat premier est justement de penser la réalité réelle, comme une chose en dehors de soi. En tant qu’être foncièrement connaissant, l’homme n'a de cesse de nourrir la permanence du monde visible.

De ce point de vue, il n'y a pas de différence entre l'astrologie et l'astronomie, ce sont toutes les deux des mythologies.

Comme il est aisé de s'en apercevoir, la réalité change, c'est-à-dire la structuration du monde par l'imaginaire ; l'Histoire et l'anthropologie n'ont pas d'autre champ d'étude.

Réflexions - 2020. © CLE



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